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Rencontre avec un

Oto-Rhino-Laryngologue

Dans le cadre de ce TPE, nous souhaitions rencontrer un professionnel de l'audition afin de poser des questions d'ordre pratique. Nous avons donc fait toutes les démarches nécessaires afin d'obtenir un rendez-vous.

 

Nous remercions le Dr. Foucher de nous avoir accueilli dans son cabinet au 30 avenue Alexandre Flemming, 38300 Bourgoin-Jallieu. Nous avons eu l'occasion de l'interviewer, sur son temps libre, pendant une demi heure, le jeudi 19 février à 12h.

 

Nous nous sommes présentées et avons expliquées notre projet, voilà le déroulé de l'interview:

 

 

 

Êtes-vous un Orl chirurgien ?

«Oui »

 

En quoi consiste le métier d’ORL?  Pouvez-vous nous donner une définition ?

«Un ORL c’est l’Oto-rhino-laryngologie, qui regroupe plusieurs grands secteurs. Oto c’est les oreilles, Rhino c’est le nez et laryngologie c’est le larynx. Il y a plusieurs domaines dans l’orl, il y a celui des oreilles de la surdité, celui de la pathologie du nez et celui de la pathologie de la gorge. La dedans il y a des pathologies du cancer de la gorge, beaucoup de pathologies pédiatriques parce que les enfants ont souvent beaucoup de problèmes orl avec les otites à répétitions… la partie surdité avec le dépistage, la chirurgie de la surdité et puis d’autres chirurgies notamment de la tyroïde, des glandes salivaires etc… Voilà comment ça se regroupe. »

 

C’est quand même assez vaste !

«C’est vaste oui, ici nous assurons le tout venant, c'est-à-dire un petit peu toutes les pathologies mais il y a des gens qui sont parfois sur spécialisées dans certains domaines. Nous ca nous arrive d’envoyer des patients à d’autres orl qui sont plus spécialisés dans certaines techniques qui ne peuvent se faire qu’à un endroit. Moi-même et mon collègue avons chacun un petit domaine ou nous avons plus de compétences. »

 

Quel est votre domaine ?

«Moi je fais un petit peu tout mais je suis plus spécialisé des chirurgies du nez et mon collègue fait un peu plus de chirurgies de l’oreille. Je fais aussi des chirurgies de l’oreille mais disons qu’il fait des chirurgies de l’oreille plus précises que moi. »

 

Quels sont vos moyens d’action ? Comment agissez vous pour répondre aux problèmes de la surdité ?

«Il y a plusieurs choses. La première chose c’est la pédiatrie qui est une part importante.  Nous faisons de la prévention et c’est quelque chose qui marche bien, qui marche bien depuis longtemps et c’est important de bien continuer à le faire. Chez les enfants ayant des otites à répétitions, aujourd’hui, on les suit, on les traite précocement et on évite que s’installe une otite chronique et que ca vienne, plus tard, détruire leur oreille. C’est une première chose chez les enfants qui font beaucoup d’otites, on les traite, on peut être amené à les opérer pour mettre des diabolos ce qui évite qu’à l’avenir ils aient des problèmes plus sévères. La deuxième chose, c’est chez les enfants qui sont sourds profonds, c'est-à-dire qui naissent sourds. Aujourd’hui il y a des programmes de dépistages dans les maternités. On fait un test pour savoir s’ils sont sourds. Et s’ils sont sourds, là c’est pareil il y a des programmes qui vont les amener à avoir un appareillage ou même un implant cochléaire, c’est une chirurgie assez compliquée qui consiste à mettre un implant directement dans l’oreille interne. Après il y a les pathologies  de la surdité chez les adultes. Cela regroupe plusieurs choses. Notamment il y a l’otospongiose, qui est une maladie qui survient plus chez les femmes jeunes, à l’âge adulte, et qui est liée au mauvais fonctionnement du dernier osselet, qui ne bouge pas bien. C’est facilement opérable.  Il y a chez l’adulte également des problèmes d’otite chronique qui peuvent entraîner une destruction de l’oreille et qui peut également s’opérer. Il y a encore deux grandes choses, les surdités liées aux bruits chez les gens qui travaillent ou ce que l’on peut observer de plus en plus, les gens qui sont exposés par les loisirs avec les walkmans, cela se traite avec des appareillages classiques et avec la prévention. La dernière chose c’est la surdité du sujet âgée ; ce qu’on appelle la presbyacousie et qui se traite avec un appareillage classique. »

 

Quelle tranche d’âge est la plus touchée par les problèmes auditifs ?

«Il y a un peu de tout, mais c’est principalement les deux extrêmes de la vie : les enfants soit dès la naissance si l’on arrive à détecter une surdité soit vers 3-4 ans si c’est un problème d’otites à répétitions qui risque d’entrainer une surdité, et puis le sujet âgé qui vient à perdre de l’audition, au milieu il y a quelques pathologies qui peuvent survenir (otospongiose, otites chroniques) mais qui sont moins fréquentes. »

 

Vous occupez-vous de patients sourds ?

«Qu’entendez-vous par des patients sourds, des personnes qui ne peuvent pas entendre du tout ? »

Oui.

«Car la surdité est le phénomène de ne pas entendre et il y a différents domaines. Ce qu’on entend dans le langage commun par « patient sourds » c’est les sourds profonds, ce qui n’entendent vraiment rien. On s’occupe des patients sourds, il y a différentes choses. On fait  le dépistage, on peut être amené à s’occuper des enfants qui naissent sourds ou ceux qui lesquels on à un doute, si vers l’âge de 1 ans les parents se rendent compte que leur enfant n’entend pas bien, c’est nous qu’ils viennent voir en premier, pour qu’on comprenne ce qu’il se passe. Ensuite nous on va les orienter, soit c’est une surdité vraiment profonde, ce qui peut déboucher aujourd’hui sur une implantation cochléaire, ce qui se fait au CHU à Lyon, soit ça aboutit sur un appareillage plus classique et cela peut se faire ici. Après on les suit régulièrement. »

 

Y a-t-il quand même un suivi régulier des patients même après le dépistage?

«Oui, oui, bien sur. »

 

La surdité peut-elle évoluer ?

«Alors il y a deux choses : soit c’est une surdité qui n’est pas totale et effectivement elle peut évoluer alors il faut la surveiller, soit c’est une surdité qui est totale, dans ce cas il faut surveiller l’appareillage »

 

L’ajustez-vous les appareils auditifs?

«Non ce n’est pas nous qui faisons l’ajustage, c’est l’audio prothésiste mais nous vérifions qu'ils soient bien tolérés, qu’il n’y ait pas de problème dans l’oreille. »

 

Quelles sont les principales raisons pour lesquelles les patients consultent pour les problèmes de surdité ?

«En termes de fréquence ce sont les personnages âgés pace qu’elles entendent moins bien. Les acouphènes aussi sont fréquents, ils sont plutôt en augmentation, ce n’est pas vraiment de la surdité mais c’est un symptôme qui fait que les gens consultent assez fréquemment. Et puis la troisième en fréquences, ce sont les enfants qui ont des problèmes d’otites chroniques, c’est-à dire qui font des otites à répétition qui du coup entendent moins bien et chez qui on peut être amené à opérer pour mettre des diabolos pour faire ne sorte qu’ils entendent bien et qu’ils n’aient pas de problèmes par la suite. Ce sont, on va dire, les trois principaux. »

 

Avez-vous des moyens efficaces pour traiter les acouphènes ?

«Ça dépend. Il y a plusieurs choses : il faut d’abord vérifier qu’il n’y ait pas une cause, c'est-à-dire que ça ne corresponde pas à une maladie spécifique, comme l’otospongiose, ou à un traumatisme sonore ou encore dans le cas d’une presbyacousie avec l’âge on entend moins bien et il y a l’apparition d’acouphènes. S’il n’y a pas de cause spécifique, c’est ce qu’on appelle un acouphène essentiel, c'est-à-dire qu’il n’y a pas de maladie particulière à l’origine des acouphènes. Ces acouphènes sont plus difficiles à traiter. Il y a plusieurs traitements que l’on peut utiliser : il y a les traitements médicamenteux, mais ils ne marchent pas très bien. Il peut y avoir une composante psychosomatique dans les acouphènes, ils peuvent être plus marqués quand les gens sont stressés, fatigués et parfois ont peut essayer de jouer là-dessus. Il arrive aussi que les acouphènes ne soient pas très graves et n’empêchent pas les patients de vivre avec, alors nous les rassurons. Si une petite surdité est associée aux acouphènes on peut associer un appareil avec des phénomènes de masquages mais c’est peu courant car c’est rare ça améliore vraiment la vie des gens. »

 

Comment vous, en tant qu’ORL faites vous de la prévention des risques auditifs pour une tranche d’âge plus jeune ?

«Quand une personne de la population à risque vient consulter, c'est-à-dire entre 14 et 25 ans car c’est à la fois l’âge où les gens sont le plus exposés et n’ont pas conscience du danger, le plus simple est de leur en parler et d’expliquer les règles simples de protection. »

 

Quelles sont ces règles ?

«C’est spécifiquement pour les baladeurs qui sont le principal problème. C’est simple il y a trois règles : premièrement, il ne faut pas l’utiliser tous les jours, deuxièmement il ne faut pas utiliser le baladeur plus d’une heure par jour et cela va assez vite car il suffit de prendre les transports, le train, le bus, le matin et le soir et c’est réglé et troisièmement, il ne faut pas l’utiliser à puissance maximale puisque la limite légale de la puissance maximale est au dessus de ce que l’oreille va tolérer. Si on rempli ces trois règles on va dire que c’est acceptable on peut toujours se faire plaisir et ce n’est pas toxique pour l’oreille. L’autre point de sensibilisation c’est de jouer sur le plaisir de l’audition, c'est-à-dire que si on a tendance à écouter trop fort, au bout d’un moment on perdra le plaisir d’entendre et on aura l’impression que la musique que l’on aime bien sera celle que l’on n’aime pas. » (rires) 

 

Quelles sont les préventions mises en place par l’Etat ?

«Il y a une journée nationale de l’audition une fois par an. Ça peut nous arriver d’y participer mais ça fait quelques temps que nous n’y avons pas participé. »

 

Au niveau de solution que vous proposez vous les problèmes auditifs, quels dispositifs sont mis en place pour améliorer la vie des malentendants et des sourds ?

«Alors là c’est vraiment vaste. Pour les malentendants il y a plusieurs choses, il y ce qui existe depuis longtemps, il y a des centres spécifiques pour les malentendants où ils peuvent apprendre la langue des signes, ça c’est ce qui existe depuis longtemps, ça marche bien,  ça permet aux gens de pouvoir dialoguer, il y a un suivi avec des orthophonistes, ça leur permet de s’insérer socialement. Et puis il y a autre chose, qui existe depuis moins longtemps, c’est l’implant cochléaire, c’est une autre approche qui va permettre à la majorité des sourds d’entendre, on va stimuler l’oreille interne et ça va leur permettre d’entendre et de communiquer. Ces deux choses peuvent être complémentaires c’est à dire que la langue de signes est un langage comme l’anglais l’allemand… Mais simplement les gens peuvent avoir deux langages parce qu’il n’y a pas un système qui est parfait non plus, même les gens ayant des implants cochléaires n’ont pas des résultats toujours parfaits on a encore besoin de l’ancien système. A l’inverse on peut dire que l’implant cochléaire est un belle avance, il permet aux gens d’entendre et de dialoguer normalement avec d’autres personnes. »

 

Quels sont les effets secondaires de l’implant ?

«Il y a des complications lors de la pose, car c’est une intervention qui est complexe il peut y avoir des extrusions, le besoin de changer, le fait que ce soit mal toléré et il peut y avoir des problèmes infectieux mais pour cela il y a des protocoles spécifiques pour que ce soit pris en charge. »

 

Ces complications peuvent-elles être un facteur rebutant pour les patients ?

«Ça l’était beaucoup au début, car au tout début, les implants cochléaires ne marchaient pas très bien, ça a pu probablement freiner mais maintenant ce sont  des choses qui sont bien codifiées et je ne pense pas que les gens se freinent par rapport aux complications éventuelles. »

 

Quels sont, selon vous, les limites de ces dispositifs là et que faudrait-il améliorer ?

«Il y a plusieurs limites. Il y a une limite éthique qui est souvent évoquée, j’exagère un peu le terme mais il a presque un côté bionique. Il y une certaine dépendance aussi d’un côté technique, on peut toujours se poser la question, qu’est-ce qui se passe si la société qui fabrique l’implant ne fonctionne plus. Alors il y a des solutions car il y a plusieurs sociétés d’implants, on peut le changer etc mais c’est vrai que c’est une question. La limite peut aussi être l’efficacité car ça ne marche pas tout le temps C’est pour cela que c’est important de garder les anciens systèmes : la langue des signes etc etc... »

 

Existera t il des moyens de régénérer les cellules ciliées ? Nous avons vu que des recherches étaient réalisées.

«Oui, il y a des recherches mais pour le moment c’est de la recherche. C’est probable, oui on peut l’imaginer, mais pas dans un avenir proche. On peut l’imaginer parce qu’il y a des travaux sur les cellules souches, mais sur l’oreille on en est encore loin. Dans d’autres pathologies on commence à avoir des applications notamment dans le domaine cardiaque, après un infarctus les cellules cardiaques sont détruites et la recherche commence à être assez proche pour qu’on puisse se demander si l’on peut pas mettre des cellules souches au niveau cardiaque pour réactiver, mais pour l’oreille on en est loin. »

 

Nous trouvons étrange que vous disiez cela, car nous avons trouvé qu’il existait des médicaments pour régénérer les cellules ciliés, notamment un produit à injecter dans la cochlée.

«Je n’ai pas vu ces études mais si vous me donnez ces références je pourrais aller voir. Quand vous regardez sur internet, ce qu’il faut c’est voir si les études sont validées, les protocoles etc... »

 

Quel est l’appareil du futur selon vous ?

«C’est compliqué (rires) c’est difficile à dire… Ce qu’il faut comprendre c’est que l’implant cochléaire, ce n’est pas le futur c’est le présent mais il s’améliore régulièrement, c’est de plus en plus petit, de plus en plus efficace, donc ça c’est bien. Mais il ne faut pas négliger non plus les prothèses conventionnelles qui progressent énormément avec le traitement numérique. Ca c’est un débat, mais je ne vais pas vous le trancher, je ne sais pas comment faire, mais le débat est sur les sourds sévères, mais sur les sourds profonds qui n’entendent rien, mais les gens qui ont une surdité sévère, il y a un débat car il y a toujours une limite, est-ce qu’on met un implant cochléaire ou est ce qu’on met un appareillage classique, les deux ont progressé en fait, c’est compliqué car on ne sait pas lequel progresse le plus vite. La prothèse conventionnelle a beaucoup évoluée avec le traitement numérique. C’est difficile de répondre à votre question, les deux progressent. »

 

Les appareils analogiques, utilisés avant les numériques sont-ils toujours prescris ?

«Oui »

 

Dans quels cas, pour quels types de surdités ?

«Pour tout, ça peut être toutes les surdités sauf les surdités profondes. »

 

Comment cela se fait il que l’analogique ait été surpassé par le numérique ?

«Un appareil analogique  possède un micro qui amplifie le son à l’intérieur de l’oreille. Le problème des personnes ayant des appareils est la gêne occasionnée par les bruits parasites. C'est-à-dire que nous ne nous en rendons pas compte mais l’oreille a des propriétés importantes, c’est la capacité à être capable de trier les informations.  Quand on se parle on s’entend, par exemple l’oreille est capable de mettre de côté le ronronnement de la machine à côté de nous et de se concentrer uniquement sur la parole et c’est ce qui est difficile de reproduire avec l’appareillage et c’est ce que permet un petit peu mieux les systèmes de traitement numérique. C’est là qu’est le progrès. »

 

Pouvez-vous, en quelques mots, résumer le fonctionnement d’un appareil ?

«Le principe de base du fonctionnement d’un appareil est toujours le même : c’est un microphone qui recueille l’information et ensuite un amplificateur qui va l’amener jusqu’au conduit pour amplifier le son. C’est la base ! Maintenant entre les deux, il y a des systèmes numériques de traitement de l’information, c'est-à-dire qu’on récupère l’information, on la traite, on fait le « tri » et on réinjecte ce qui est utile. »

 

Tout cela est fait numériquement, c’est comme si nous avions un ordinateur dans l’oreille.

«Voilà, c’est ça. »

 

Une question plus basée sur l’anatomie de l’oreille, naissons nous avec un capital auditif différent ?

«Non, si vous n’avez pas eu de problème auditif à la naissance vous avez le même capital auditif que n’importe qui d’autre, vous entendez pareil quand vous avez 10 ans. Par contre tout le monde n’est pas sensible de la même façon au vieillissent. Il y a des gens qui a 70 ans entendent très bien et d’autres perdent beaucoup d’audition.  C’est lié à des facteurs génétiques que nous ne connaissons pas bien encore. »

 

Mise à part les facteurs génétiques qu’est-ce qui influence notre audition ?

«L’exposition au bruit soit pour le travail soit pour le loisir. »

 

Peut-on dire que cela dépend de notre environnement ?

«Un petit peu, mais dans l’environnement, il peut y avoir des nuisances sonore, mais pour que l’audition soit atteinte, il faut des bruits plus importants. Les personnes confrontées à ce type de bruits travaillent avec des marteaux piqueurs ou ont travaillé dans le textile, ce qui est fréquent par ici. Ces bruits causent des traumatismes sonores importants, il y a aussi les loisirs comme les concerts, les boîtes de nuit et tout ça qui peuvent être dangereux. »

 

Pour les concerts j’ai un cas de conscience, j’aime écouter de la musique mais ça me met mal à l’aise parce que je sais que c’est dangereux et que je m’expose.

«Non, il ne faut pas être mal à l’aise pour les concerts, c’est ce qu’on disait tout à l’heure sur les trois règles, les concerts vous n’y allez pas tous les quatre matins non plus, donc ce qu’il faut c’est de ne pas se mettre juste à côté des basses. »

 

Est-il réellement nécessaire de porter des Boules Quies aux concerts ?

«Disons que oui, si vous êtes dans la fosse, il y a pas mal de bruit mais si ce sont des loisirs mais si c’est une fois tous les trois mois, ça n’est pas trop ça le problème. Rassurée Inès ? » (rires)

 

Y a t il réellement un rejet dans la communauté des sourds des appareils auditifs ?

«Oui et non, c’est vrai qu’il y a eu un phénomène de rejet pour toutes les raisons que nous avons évoquées auparavant, ce qu’il faut comprendre ce qu’il y a 80 ans en arrière, on forçait les sourds a essayer d’entendre, on les forçait a essayer de lire sur les lèvres, on les forçait à essayer d’être comme les autres. Donc, la première  grande libération était le langage des signes qu’il puissent avoir une culture à eux, personnelle et ça pour eux ça a été une libération absolument extraordinaire , et donc on peut tout à fait comprendre que quand on dit que on dit ah bah regardez on va mettre des implants cochléaires et vous allez être comme les autres, a nouveau ils ressentent cette oppression qu’ils ont déjà vécu il y à quelques année, je pense qu’il y a un côté psychologique qui vient beaucoup de là et puis il y a est tout a fait raisonnable toutes les limites que nous avons évoquées auparavant donc c’est normal qu’ils mettent aussi des limites que l’on conserve cette culture là, le langage des signes etc. Donc c’est vrai qu’il y a eu un rejet mais c’est des choses qui petit à petit se lissent avec le temps une fois qu’on a compris que les choses étaient complémentaires, et en général les gens qui s’occupent des centre d’implantation cochléaires sont aussi des gens qui interviennent aussi dans les centre par ailleurs donc ca se passe plutôt bien mais c’est logique qu’au début pour cette raison là qu’il y ait vraiment eu un rejet et c’est logique aussi que les gens fassent attention. »

 

Nous trouvons que les sourds sont plus auront plus tendance à être écarté de la société que des aveugles, qu’en pensez-vous ?  

«Non je ne pense pas, c’est difficile, non on ne peut pas comparer les différents handicaps, dire ça c’est plus, ça c’est moins, ce n’est pas la bonne manière de raisonner. »

 

Y a t-il des risques lors de la pose de l’implant cochléaire de perdre de l’audition ?

«Ca dépend soit c’est quelqu’un qui n’a vraiment aucune audition, alors là il y pas de risque spécifique. Quand vous avez quelqu’un avec une surdité sévère, qui n’entend vraiment pas beaucoup mais qui a un petit reste auditif alors oui il va perdre complètement. En fait ce n’est pas tout à fait vrai, les premiers implants ils perdaient complètement c’était sur à 100% et ils restaient que avec l’implant maintenant il y a des systèmes qui permettent de conserver aussi les restes auditifs et de jouer sur les deux choses. C’est un des progrès qui a été fait. »

 

Quelle est la technique préférable en cas de surdité entre l’implant cochléaire et un appareil plus classique ?

«Il y a des règles très simples, des règles audiométriques, c'est-à-dire qu’il faut qu’il y ait une intelligibilité c'est-à-dire une capacité à reproduire les sons avec un certain niveau, il y a des critères précis en fait, c'est-à-dire que vous faites un audiogramme  c’est à dire on fait écouter des mots que la personne essaye de répéter avec son appareil et si il est au dessus d’un certain seuil  à ce moment là il y a des indications à mettre un implant. C’est très codifié. »

 

Peut-on dire que l’implant cochléaire est la solution de dernier recours ?  

«Exactement tout à fait pour les surdités sévères »

 

La décision se prend-elle en fonction de l'audiogramme ?

«Oui, tout à fait. »

 

L'entretien s'est très bien déroulé, nous avons pu poser l'intégralité de nos questions. Dr Foucher a été très pédagogue ce qui nous a permis de comprendre de nombreuses notions sur les traitements de la surdité. Nous le remercions encore une fois.

 

 

 

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